Jean-Benoit Thirion

La Loi de Poisson

Roman

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A l’intérieur de moi, mon esprit était possédé. J’ai laissé faire. J’ai écouté. J’étais au spectacle de mes divagations. Il faut en profiter, c’est gratuit pour ceux qui portent un nom de théorème. J’étais aux premières loges, voire carrément sur la scène, les pieds dans les chaussures du comédien, les mains dans les poches du comédien. Il me souriait en lançant sa tirade. J’étais aux anges, il jouait pour moi. Evidemment, il jouait pour moi, puisque c’est moi qui jouais à l’intérieur de moi. Le soliloque partait dans tous les sens. J’avais l’impression de tout comprendre. Ou la prétention. Quand on est seul avec soi-même, on peut avoir toutes les prétentions qu’on veut. Dans ses propres pensées, on se donne généralement le beau rôle et à la fois la meilleure place assise.

Le décor était particulièrement soigné, les lumières magiques, la voix naturelle, mais multiple, puisque je parlais de plusieurs bouches en même temps. J’arrivais à suivre chaque discours, malgré le chevauchement de tous les discours. J’étais dans une sorte de gouffre, mi-enfer, mi-paradis, à l’intérieur de ma propre boîte crânienne peut-être et dans une classique chambre à coucher avec commode, fenêtre à volet roulant, paquet de vêtements sur un siège, décoration murale de chambre à coucher, quelques photos dans leurs cadres, quelques reproductions de peintures, une pile de livres, deux masques africains, une boîte de Kleenex. On était la nuit, enfin je présumais, si je me fiais au coton invisible qui remplissait l’espace, puisqu’on n’entendait rien de l’extérieur, mais on y voyait un peu.

Si on s’écoutait la nuit, on referait le monde. Heureusement, on savait arrêter de s’écouter, et on retrouvait au matin le monde tel qu’il était la veille. Solutions et bonnes résolutions sont comme les fantasmes, il ne faut surtout pas les réaliser, sinon on perd pied dans la réalité, on perd ses repères, et ça nous gâcherait les nuits suivantes, dès lors qu’on n’aurait plus de grain à moudre. Là, j’avais du grain à moudre. L’esprit m’occupait l’esprit. Sinon, c’était la mort.

La première voix m’entretenait de la fonction de Green. La deuxième voix m’expliquait l’algèbre de Fermi. La troisième voix revenait sur celui de Clifford. La quatrième voix haussait le ton pour les matrices et les quaternions. La cinquième voix entonnait les louanges des eigen-fonctions. La sixième voix me murmurait les avantages du mouvement brownien. La septième voix martelait les principes de la distribution de Poisson. La huitième voix clamait haut et fort son amour du potentiel quantique. La neuvième voix racontait des histoires de flux, de désordre et de fermions. La dixième voix n’en avait que pour l’inégalité de Schwarz. J’aimais bien la septième voix. Elle était ferme. Elle avait l’autorité d’un mégaphone. C’est une voix que j’aimerais bien avoir quand j’assure mes cours. La distribution de Poisson équivaut aux Dix Commandements dans le monde des mathématiques ! Qui s’oppose à la loi de Poisson sera banni de la société !

Toutes ces voix m’habitaient. Elles se levaient comme des fantômes et m’entraînaient dans une ronde à casser le plancher de ma raison. Tout vibrait. Je me demandais ce que devaient en penser les voisins. C’est quoi tout ce potin ? Ce n’est rien, c’est dans ma tête, ça pète de partout, ça fuse, ça turbine, c’est le cerveau d’un prof de maths. Vous connaissez l’adage ? On dit que le plus intelligent des hommes n’a pas le millième de l’intelligence du prof de maths le moins intelligent. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’adage. Quoi, me rétorque-t-on que c’est un prof de maths qui l’a inventé ? Je réponds que ce serait aussi bête de dire que " pierre qui roule n’amasse pas mousse " est une invention de la mousse.

Dans mon délire, je me suis cogné à la tête de lit, et mon coude a envoyé valdinguer ce qui étais posé sur la table de chevet. J’avais beau être possédé, j’étais tout de même conscient de mes faits et gestes. J’ai suivi la trajectoire des livres et de la télécommande dans le vide. C’était un joli ralenti. La télécommande a atterri sur le tapis de yoga, alors que les deux livres se sont écrasés, l’un sur une chaussure, l’autre à côté, avec moins de chance, puisqu’il est tombé ouvert, abîmant la tranche et pliant plusieurs pages. Je n’aime pas abîmer les livres. Y compris ceux qui ne m’appartiennent pas. On leur doit un minimum de respect avec tout ce qu’ils nous apportent. Rien ne m’est plus désagréable qu’un livre maltraité, dont la tranche est cassée, les pages froissées, cornées, annotées. Un livre maltraité est un livre mal lu. Je comprends les gens qui ne prêtent pas leurs livres. Ils souffriraient trop à voir leurs livres revenir en piteux état. Il vaut mieux donner un livre que le prêter. En se séparant du livre, on n’a plus à s’inquiéter de son avenir. Le gros livre écrasant la chaussure me montrait sa quatrième de couverture, et à l’envers qui plus est. La photo de l’auteur, dans l’habillage de texte, était amusante. Avec la barbe et les cheveux, on pouvait se méprendre sur le sens de la photo, haut et bas se confondant, front et menton pouvant s’intervertir. On aurait dit l’un de ces portraits anciens conçus pour être vus dans les deux sens, tels qu’il en figure dans les livres sur les paradoxes, entre test de Rorschach et figure impossible d’Escher. Ce genre d’aberrations dessinées amusait beaucoup dans le temps, à l’instar des personnages cachés dans un paysage, ou des erreurs entre deux images identiques à première vue. Je crois bien que ce fut dans la contemplation de ces vues impossibles, avec ma passion pour les devinettes, que j’ai pris goût à la réflexion logique, laquelle m’a entrouvert de manière naturelle la porte des mathématiques.

L’autre livre, écartelé sur la moquette, n’a pas comme l’autre joué les cachottiers. Il affichait titre et illustration de couverture dans le bon sens. Trois personnes nues s’ébattaient gentiment dans un cœur à l’envers, sur fond de couverture bleu lilas. " Marius ex machina ", tel était le titre de l’ouvrage, en gros caractères sur la couverture et en plus petit sur la tranche. Il n’y avait pas d’auteur. A moins que " Marius " fut l’auteur, et " ex machina " le titre du livre. La tête des trois personnes sur l’image me disait quelque chose. Il me semblait avoir déjà croisé ces trois personnes, et le plus étonnant, dans le même appareil. Je les voyais nues également dans mon souvenir. Deux jeunes filles encadraient le jeune homme. Je devrais plus parler d’enchevêtrement que d’encadrement. Mais dire que " deux jeunes filles enchevêtraient le jeune homme" était incorrect, même si on se rapprochait plus de la vérité. Or, parfois, la grammaire n’a que faire de la vérité. D’où la grande supériorité des mathématiques sur la langue, puisque la vérité commande leur logique en toute occasion. Il n’y a pas de vérité mathématique sans mathématique de la vérité. C’est net, c’est carré. Je n’aurais jamais pu être prof de français et vivre perpétuellement dans le monde flou des à peu près, des équivalences tirées par les cheveux, des mensonges érigés en règles grammaticales, de la linguistique qui se mord la queue, des syntaxes cacochymes, des nuances hermaphrodites et des sens à tiroirs. Non à la sémiologie qui sème le doute et non à la séméiologie qui récolte la tempête. Au dos de la couverture, les lettres SP étaient formées de petits trous, comme si un tireur d’élite s’était exercé à prendre pour cible le bas de la jaquette du livre avec son pistolet miniature. SP signifiait bien sûr " service de presse ". Je me suis penché sur l’avertissement pour comprendre de quoi il retournait dans ce livre. Des gens nus, c’est toujours passionnant. Pour le résumé, je devrais repasser. Rien n’était révélé de ce qui se passait à l’intérieur de cet ouvrage que j’imaginais volontiers sulfureux et stupréfiant, si je pouvais me permettre un jeu de mots. Pour appâter le lecteur, se succédaient des sentences qui voulaient tout dire et rien dire à la fois. C’était malin. On avait l’impression de comprendre, et, en tout cas, on avait envie d’en savoir davantage. Ces phrases faisaient du strip-tease :

" On a tous besoin d’archaïsmes et de vulgarité, pas vrai, les gars, pas vrai les filles ?

Notre désir perd un millimètre tous les mille ans, alors dépêchons.

Manger des yeux autrui et le dévorer d’amour stimule les activités cérébrales.

Le grand mystère pour les hommes et les femmes, c’est l’absence de jouissance entre deux jouissances.

Grâce à la vitamine B10 dont regorge le baiser, on est toujours prêt pour un nouveau tour de piste.

Pour bien fesser en amour, le fesseur doit fesser chaque fesse alternativement.

Avec la position en levrette, on gagne plusieurs centimètres de félicité.

Quand on aime quelqu’un, il faut accepter qu’il sente mauvais.

Une nouvelle conquête doit se tester avec trois générations au lit, sinon ça ne va pas.

Comme le dit Freud, un cigare peut n’être qu’un cigare.

On oublie trop souvent que le sexe est la base de sustentation du corps.

Il n’y a rien de pire qu’un un bonheur partagé en suspens. "

Je détachai mon regard de l’illustration de couverture, car il me semblait que les trois paires d’yeux m’observaient avec trop d’insistance. J’avais l’impression qu’on m’invitait à rejoindre la bête à trois dos. La jeune fille à visage nordique me clignait de l’œil, et l’Asiatique plissait sa bouche de manière si suggestive que c’en était irrésistible. Les éditeurs savaient ce qu’il fallait faire pour vendre leurs bouquins. Je me suis dit qu’il y avait un hologramme là-dessous. Œil ouvert, œil fermé, ad libitum. Bouche ouverte, bouche fermée, ad libitum. On se faisait ferrer avec l’illusion d’une reproduction en mouvement. Et si on avait le malheur de mettre le nez dans le livre, il se refermait sur les joues comme un piège à loup. Tu liras jusqu’à la lie ! Tant qu’on n’avait pas fini son livre, il restait plaqué sur la figure.

Les voix matheuses continuaient en moi leurs litanies. Elles me berçaient. Je me demandais même si pouvais m’en passer.

J’étais dans un lit à deux places, et, à côté de moi, il y avait un creux dans l’oreiller et un autre sur le matelas. La couette repliée sur moi me permettait d’envisager l’autre présence. Heureusement, le duvet de la couette ne pesait rien. Avoir tout dessus ne gênait pas. C’était une couette en matière céleste qui ne pesait pas plus que l’univers. J’étais seul dans la pièce, mais je ne l’avais pas été tout le temps. Quelqu’un était sorti de la chambre et avait refermé la porte. Je dormais. J’ai peut-être eu le droit à un baiser sur le front.

J’étais seul avec mes voix off et quelques milliards de dermatophagoïdes pteronyssinus qui couraient sur les draps en quête des quelques grammes de peau que je perds chaque jour. Les voix off, c’était peut-être eux. Je m’imaginais des voix matheuses à l’intérieur de ma tête, erreur, c’était les acariens qui me soufflaient à l’oreille un siècle de mathématiques pures. Certes, le dermatophagoïde ne pèse pas lourd et sa voix ne porte pas loin ; or, j’étais l’auditeur idoine pour tout discours à base de calcul. On entend très bien ce que l’on veut entendre. Les dermatophagoïdes m’auraient entretenu d’informatique, mode vestimentaire, football, chasse et pêche, horticulture, bourse, entre autres, il est sûr que je n’aurais rien entendu. L’oreille n’a pas de filtre, comme voudrait le faire croire l’expression " il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ", mais possède un amplificateur. Un mot doux chuchoté par une personne aimée, par exemple, peut s’entendre à des centaines de kilomètres. Ou un appel à l’aide. L’amplificateur de l’oreille abolit la distance et aussi le temps. On dit qu’on entend des voix, lorsqu’on n’a pas d’explication à donner à ce phénomène. On écoute bien le chant des baleines, pourquoi je n’écouterais pas le chant des acariens ? Et rien ne nous permet d’affirmer que les dermatophagoïdes n’y connaissent rien en mathématiques. Ils décernent même peut-être chaque année un prix Nobel de mathématiques à l’acarien le plus méritant, alors que nous, on doit se contenter de la médaille Field, puisqu’on n’est même pas foutu de décerner un prix Nobel de mathématiques. Enfant, j’étais allergique à la poussière de maison, donc aux microcrottes des acariens qui défèquent chaque jour dix fois leur poids, donc j’étais allergique aux acariens. Avec l’âge, je ne l’ai plus été et je suis devenu prof de maths ; il y a donc bien un rapport.

Malgré les voix multiples, j’étais encore capable de délirer sur n’importe quel sujet. Les dermatophagoïdes m’étaient passés par la tête, au figuré, et je m’étais fait leur chantre. Je suis revenu sur l’autre livre à terre. Je le retournais côté pile et dans le bon sens. L’ouvrage avait pour titre " l’Invention du crépuscule ", et il était signé Pat Lanneauski. Je trouvais réussie, donc alléchante, la sobre illustration de couverture. Une pièce de puzzle jaune se voyait transpercée par des ciseaux. Voilà qui dénotait le thriller, le polar. La pièce de puzzle renvoyait à une idée de reconstruction, donc d’enquête ou de quête. Les ciseaux, au contraire, promettait la déconstruction, l’empêchement de toute recomposition en créant un nouveau puzzle par découpe des pièces du tableau original. Pièce de puzzle et ciseaux s’opposaient si parfaitement qu’on pouvait douter du déroulement normal d’une histoire. Rien ne pouvait aboutir, puisque construction et destruction étaient concomitantes.

Tout d’un coup, je me suis dit : je suis dans ma chambre et c’est moi qui lis ces livres. C’est moi qui lis " Marius ex machina " et c’est moi qui lis " l’Invention du crépuscule ".

J’ai attrapé la télécommande tombée sur le tapis de yoga. C’était une télécommande Sony. J’ai cherché dans la pièce l’appareil qu’elle commandait. Je ne l’ai pas vu. Pas de télé dans la chambre, pas de radio, pas même un radio-réveil. J’ai pressé machinalement plusieurs touches. Rien nulle part ne s’est déclenché. Je ne voyais pas très bien l’utilité d’une télécommande dans une chambre où il n’y avait ni télé, ni radio, ni même radio-réveil. Elle ne commandait pas au volet qui aurait pu être électrique. Elle ne commandait pas au lit qui aurait pu être également électrique. Elle ne commandait pas les lumières. Elle ne commandait pas le radiateur, au cas où il aurait été électrique. Et ce n’était pas une calculette. Etant matheux, j’aurais très bien pu aller au lit avec une calculette.

Une voix intérieure s’est mise à parler du test du khi-deux.

J’ai souri. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai souri.

En face de moi, un fil d’or encadrait la porte, et j’entendais quelqu’un s’activer. Derrière cette porte, une autre personne que moi remuait dans la lumière. J’imaginais un couloir et d’autres portes. C’était comme un matin. J’étais encore au lit, alors que la personne qui avait dormi près de moi était déjà debout. Elle s’était levée discrètement et avait refermé la porte doucement pour ne pas me réveiller. C’était comme un matin, et matin sonnait comme maths. Je sortais à peine de mon dernier rêve. Bientôt, il faudrait se lever et grignoter en commençant par le bas la nouvelle journée. Des fois, les journées, c’était des pommes qu’on croque. D’autres fois, c’était de la semelle qu’il fallait mâcher et avaler malgré tout. Inutile de préciser ce que je préférais.

J’imaginais une présence féminine derrière la porte. Je ne me voyais pas avoir passé la nuit avec un garçon. Ma main glissa dans le creux sur ma gauche et caressa les plis du drap froissé. J’étais envahi de bonheur conjugal et de théorie des catastrophes. Un être cher s’était blotti contre moi, et ses mouvements nocturnes avaient créé des ruptures de plan intéressantes sur cette surface relativement homogène formée par le drap de dessous. Toutes ces discontinuités palpables me rappelaient que l’amour, comme la vie, et comme l’évolution de l’univers, s’apparentait à un front d’onde, c’est-à-dire une surface ou un volume, variable au cours du temps, qui pouvait se courber, se froisser, se déchirer, se raccommoder, subir les accidents les plus divers, rétrécir, s’agrandir, se multiplier, se transformer au gré de son histoire. Il y avait de la théorie de Morse à la Smale là-dessous, avec ses cobordismes triviaux et ses cobordismes élémentaires. Et patati la fonction sans point critique, constante sur chaque bord. Et patata la fonction avec point critique, constante sur chaque bord.

A force d’exploration digitale, j’ai eu la révélation de chiffres tracés par les froissures du drap. Mon index glissait le long de quatre chiffres évidents, à savoir un 1, un 9, un 6 et un 7. Ce n’était pas la première fois que des signes m’apparaissaient par tâtonnements. Depuis l’enfance, je joue aux chiffres et aux lettres cachés là où à on ne s’y attend pas. Tous ceux qui doivent patienter sans pouvoir rien faire pratiquent ce genre d’exercice. Les malades notamment. On voit des lettres, des chiffres, des visages, des animaux, des scènes entières, n’importe où, sur un carré de tapisserie, sur un mur sale, dans la composition d’un nuage aux nuances de gris par dizaines, sur une vitre aux reflets composites, dans un feuillage, dans une ombre même, pour peu qu’elle recouvre une zone polymorphe du style moquette bouclée ou sol carrelé de cuisine. J’avais un 1, un 9, un 6 et un 7, et j’ai su immédiatement que ces quatre nombres avaient un lien avec la télécommande Sony. Mais pourquoi ? Mystère. La voix intérieure ou acarienne qui venait de me souffler ça ne voulait pas m’en dire plus.

Les doigts de mon autre main appuyèrent sur les quatre touches correspondantes et gardèrent la pause. Ma main n’avait rien d’autre d’urgent à faire. Tenir enfoncés quatre boutons de la télécommande n’était pas plus idiot que de glisser la main sous la tête, ou d’empoigner le sexe.

La personne que j’imaginais derrière la porte en train de s’activer, je la voyais à présent arborant un visage multiple. Ce n’était pas un visage, c’était un diaporama de visages. Et je pouvais nommer chaque visage. Au moindre mouvement de cette personne ou de mes yeux en train d’observer, le visage changeait. Il était holographique, comme sur les images qui évoluaient selon l’angle d’observation. Tantôt, le visage s’appelait mon ex ; tantôt, il s’appelait Nan ; tantôt, il s’appelait Chouka ; tantôt, il s’appelait Birthe ; tantôt, il s’appelait Sonoko ; tantôt, il s’appelait Sue Greene ; tantôt, il s’appelait petite voisine du dessus ; tantôt, il s’appelait mignonne étudiante du premier rang. Chaque visage nommé laissait la place à l’autre, et la ronde des visages ne s’arrêtait plus, dans la joie, parce que tous me souriaient, et dans le désordre.

J’étais en plein test du khi-deux.

 


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