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Meurtres au collègeune nouvelle écrite parAurélia LanneauAurélia Lanneau est née en 1986. Il s'agit ici de sa première nouvelle diffusée. Ecrite au départ pour être publiée sur le journal de son collège, elle est inspirée de son roman "Meurtres au collège". |
- Maurice, viens tout de suite au collège ! Il y a eu un meurtre !
- Oh non ! Jarrive tout de suite ! criai-je à Sophia dont javais reconnu la voix.
Je demandai à Paul et à tous mes autres coéquipiers de venir. Tobby nous suivit. Lors de notre arrivée au collège, une tristesse régnait dans lair. Dès que lon aperçut Sophia, on se précipita vers elle. La fille nous conduisit de l'autre côté du bâtiment où normalement personne n'avait le droit de pénétrer. Tous les élèves, professeurs, personnels et autres, étaient réunis autour du cadavre gisant sur la pelouse.
- Elle s'appelait Magali c'était ma copine, dit lentement une des filles qui se trouvait là.
- Comment tappelles-tu ? interrogeai-je.
- Agnès, me répondit-elle.
Tobby flaira le cadavre et il me rapporta une boule de papier quil trouva dans la main de la victime. Je pris des gants en plastique, pour ne pas laisser d'empreintes digitales. J'ouvris la boule. Sur le papier froissé était dessiné un portrait.
- C'est sa mère, intervint Sophia. C'était la récréation, on se trouvait sur ce banc, mexpliqua-t-elle en me désignant l'endroit précis, on discutait pendant que Magali dessinait sa mère, sa façon était très bizarre, elle tremblait et faisait un dessin identique à une photo. D'un bond, elle se leva avec son uvre dans la main et partit de ce côté où nous nous trouvons en ce moment. Puis on a entendu un grand hurlement, on l'a retrouvée étendue par terre, elle était morte.
Sophia pleura. Je m'approchai de la victime je regardai tout autour de son cou puis je la retournai avec mes gants.
- C'est très bizarre, dis-je avec un air inquiet. Il n'y a aucune trace de sang ni d'étranglement...
- Empoisonnement peut-être, suggéra Charles.
J'attrapai une seringue et je l'introduisis délicatement dans le bras de la victime. Puis je versai le sang récolté dans un petit récipient et je le tendis à Charles pour quil le fasse analyser.
Un grand hurlement ce fit entendre. On accourut à l'opposé d'où l'on se trouvait.
- Eh voilà, ça recommence.
Une autre élève était morte, mais pas du tout de la même façon que Magali : elle avait la tête arrachée et empalée dans un piquet.
- Quel est ton nom ? demanda Laurent au témoin.
- Je, je, je m'appelle Marie-Hélène, dit celle-ci en pleurant. Elle se nomme Lucie.
- Ne t'inquiète pas, dit Paul.
Les ambulances arrivèrent. On embarqua quelques élèves au commissariat pour leur poser quelques questions. Juste devant le poste de police, mon portable sonna.
- ... Non, ce nest pas possible ! Daccord, on arrive.
Je regardai mes coéquipiers et je les emmenai à mon immeuble. Étendu dans son appartement un de mes voisins, Fabrice Pigne avait un trou dans la poitrine. La fenêtre qui lui faisait face était cassée. Le tireur devait être placé dans limmeuble voisin. Tobby qui nous avait accompagné, flaira le cadavre et sauta par louverture cassée. Pendant ce temps tous répondirent aux questions que je posai. Quand Tobby revint il tenait entre ses dents un sachet. Je lattrapai et je louvris. Il contenait des Polaroïd. Je les observais un instant. Sur les photos on distinguait Fabrice et son fils Yves. Je remarquai une légère ressemblance entre les deux personnes que je navais pas fait auparavant. Je hurlai à Paul :
- Jy suis le tireur voulait tuer le gamin et non le père.
Paul me fixa bizarrement comme il navait pas lair de comprendre je lui expliquai.
- Quelquun en veut aux enfants, va savoir pourquoi, et donc ce nest pas Monsieur Pigne qui aurait dû être tué mais son fils.
A treize heures, un autre meurtre eut lieu. Un garçon venait de recevoir une balle de ping-pong dans loeil gauche et il en était mort.
- Cest ma faute, se lamentait le copain de la victime. On jouait tranquillement Jérôme et moi et je lui ai lancé la balle et voilà...
Jessayai de le calmer en lui disant quil ny était pour rien. Je lui demandai son prénom. Il me répondit par un : Maxime. Au loin, dans le gymnase, des cris retentirent. On se précipita. Deux gosses étaient écrasés par un panneau de basket. Je posai différentes questions aux témoins de la scène.
- Y avait-il quelquun à côté du levier qui sert à actionner le déplacement du panneau ?
- Non, répondirent en chur les élèves.
- Comment sappelle les deux garçons ?
- Adrien et Alaric.
On emmena les élèves et les professeurs dans un entrepôt qui se trouvait à côté du commissariat. Des policiers durent le surveiller.
Une heures après dans lentrepôt...
- Cest le septième !
Sur une chaise, un garçon était couvert de sang, un stylo dépassait du ventre du gamin.
- Jétais en train de dicter la leçon quand je vis Antoine, cest le nom de lenfant, ne bougeant plus et me regardant fixement, nous raconta la prof de mathématique. Je crus à une farce de sa part, mais sa bouche et ses yeux ont commençé à saigner et une étendue de sang jonchait le sol...
Tobby flaira une piste et la suivit. Sophia laccompagna. Je me demandais où ils allaient tomber. Revenant au commissariat je résumai toute la situation dans mon dictaphone : ce vendredi 13 novembre 1998 se produisit sept meurtres : Magali, Lucie, Fabrice, Jérôme, Alaric, Adrien et Antoine. Dans mes réflexions jentendis une explosion, je sursautai. Je sortis du bureau et courus jusquà lentrepôt. La fumée se répandait jusquau dehors.
- Que sest-il passé ? demandai-je en me couvrant le visage dun mouchoir.
- Les cabinets ont explosé, me répondit Charles.
- Et quatre de plus ! cria Laurent au loin.
Quatre enfants se trouvant à ce moment-là dans les cabinets avaient pris feu eux aussi et en étaient morts.
Je reprit mon dictaphone et je dit :
- Je récapitule il y a eu onze meurtres, oui, oui onze meurtres.
Il est seize heures, les élèves sont surveillés de près par des policiers. Jespère que Yves Pigne nest pas mort à cette heure-ci. De mon bureau vint minterrompre un aboiement de ce brave Tobby. Dès que je laperçus il avait lair bien fier. Paul qui lui aussi avait entendu son chien, vint nous rejoindre. Tobby se remit en marche vers la porte. On le suivit. Vers la route de Revel, le chien sarrêta, on fit de même. Tobby gratta le sol et déterra un papier. Il était écrit :
Avancez de treize pas vers le peuplier puis tournez à gauche et faites treize pas. Ensuite une porte vous fera face ouvrez-la doucement et cachez vous derrière le premier bidon que vous trouverez. Signé : Sophia
On suivit les instructions. Dès quon vit la porte, on la poussa délicatement et on se faufila vers un gros bidon où on retrouva Sophia.
- Où sommes-nous ? demandai-je.
- Ce sont des sorciers, murmura Sophia. Je pense que cet homme là-bas est le meneur on lappelle grand sorcier.
- Mais pourquoi nous as-tu conduit ici ?
- Cest eux qui ont tué les élèves de mon collège.
- Mais quest-ce que tu racontes, et comment es-tu sûre que cest eux ? interrogea Paul.
- Tobby avait trouvé une piste. Quand on est arrivé à destination cétait la maison dun homme Yann Loue, il est sorti de chez lui et je lai suivi. Pendant ce temps Tobby est entré dans la maison et il a découvert ceci, raconta mon amie qui me montrait un petit flacon et un cadre photo où était encadrée une photo qui ressemblait trait pour trait au portrait quavait dessiné Magali avant de mourir.
- Mais que contient ce flacon et pourquoi cette photo tintéresse-t-elle ?
- Ce flacon contient un liquide bizarre, je crois que cest le même qui enduisait le portrait de la mère de Magali. Ce doit être un poison. Et cette photo ressemble trait pour trait au portrait dessiné par Magali, ne me dis pas quil ny a rien de bizarre dans ce que je viens de dire.
Japprouvai cette réflexion. Je pris le cadre photo des mains de la fille. Je le tripotai quelques instant puis je louvris, derrière la photo de la mère de Magali se trouvait plein dautres photos, celle de tous les élèves du collège !
Je montrai vite ma découverte à mes trois coéquipiers.
- Mais alors, cest vrai... lâchai-je dans lair.
Je regardai le spectacle qui s'ouvrait devant nous. Une vingtaine dhommes tournaient autour dune grande statue qui ne ressemblait à rien, en disant des paroles incompréhensibles. Le grand sorcier accomplit toutes sortes de mélanges dans une grande marmite doù sortaient de grosses couches de fumée colorée. Cest à ce moment-là que mon portable sonna. Vite je répondis, personne navait dû entendre le bruit de la sonnerie. Je ne pus crier dans le téléphone mais jaurais été bien content de le faire : encore un meurtre. Jordonnai à mes collègues de venir tout de suite. Les hommes parlaient de vols, incendie, sorcellerie et meurtres. Ils discutaient comment tuer la prochaine victime qui serait : Sophia Dubois ! Je restai pétrifié, mes trois amis aussi. A ce moment les autres policiers arrivèrent et embarquèrent tout le monde. On emmena ces gens bizarres dans différentes cellules où un policier devait les surveiller. Charles, Laurent, Paul et moi interrogions les hommes un par un.
- Est-ce vous qui avez tué douze élèves du collège ?
- Oui.
- Pourquoi ?
- Parce que le grand sorcier le veut. Jobtins une certification que le grand sorcier était bien Yann Loue. Quand tous furent interrogés sauf le chef, il était à peu près vingt heures. Le sorcier nous raconta tout après quon lait un peu menacé.
- Ma femme et mon fils sont morts tous les deux dans un accident de voiture lan dernier le treize novembre. Dans la voiture qui avait percuté celle de ma femme se trouvait un homme qui était professeur au collège, il sen est sorti mais il est mort le mois suivant dans un autre accident. Jai créé un foyer où je faisais de la sorcellerie. Mon fils fêtait aujourdhui son treizième anniversaire et jai voulu lui faire un très beau cadeau : des amis pour ne pas quil sennuie où il est. Jai repensé à cet homme qui était professeur au collège et je me suis dit pourquoi pas envoyer les enfants de ce collège à mon petit Pierre...
- On a à faire à un fou, murmurai-je à mes collègues.
On raccompagna ce fou dans sa cellule.
Le lendemain matin on le retrouva mort, il avait frappé sa tête contre le mur tout au long de la nuit.
- Cest clair, il est fou !
- Voici la treizième et dernière bougies du gâteau danniversaire du petit Pierre, se moqua Paul.
Les autres sorciers eurent droit à un an de prison et moi à une bonne sieste.
- Ouahou ! Ce jeu vidéo était super, sexclama Patrick.
- On se prenait vraiment pour Maurice Déjoue, continua son copain en enlevant son casque virtuel.
- La prochaine fois quon retourne dans cette salle darcade on fait une autre partie, ok ?